Divina Comoedia

Grèce, Mont Olympe, Salle du conseil des olympiens. 2015

Les dieux prirent place dans la salle, chacun s'asseyant sur son trône, seul l'un d'entre eux était désespérément vide, celui d'Hestia, déesse du foyer. L'âtre rougeoyant perdait déjà de sa vigueur depuis que la déesse avait disparu. Les dieux sentaient l'Olympe s'affaiblir. Et avec lui, la brume disparaissait, les créatures des ombres revenaient, le Tartare avait été ouvert.
« Que donnent les recherches ? » Zeus paraissait étrangement fatigué, son éclair luisait et crépitait à ses côtés, mais l'espoir semblait avoir quitté son esprit, il n'attendait pas grand chose des recherches, Hestia demeurait étonnement invisible aux yeux des dieux. « Je parcours toutes les villes d'Amérique d'Est en Ouest, et elle n'est nulle part ! » Apollon frappait l’accoudoir de son trône comme pour ponctuer sa phrase. « Nous devons la retrouver au plus vite !! Le feu disparaît » Un grognement retentit de l'autre côté de la salle, émanant d'un homme en chemise à fleur assis sur un trône de vigne « Oh mais oui Athéna évidemment, si c'était aussi simple ce serait déjà fait ! Les esprits de la nature et les divinités mineures n'ont donné aucun indice... » Poséidon caressait son trident du bout des doigts « Rien dans les océans non plus, Hermès qu'en est-il des Enfers ? » Le messagers des dieux haussa les épaules « Rien non plus, Hadès jure n'avoir accueillit aucune déesse » Héra soupira avant de se tourner vers son mari. « C'en est assez Zeus, nous devons le faire. » Arès grogna, « C'est pure folie !! » Quelques dieux se rangèrent du côté du dieu de la guerre, mais Héra insista. « Nous devons essayer, seuls nous ne pourront la retrouver ! » Zeus se leva, s'approchant du feu de l'Olympe, foyer du monde. « Très bien Héra...faisons-le...Il est temps que les deux camps cohabitent.»

Manhattan - New York - Grinson Company.

La lumière flanchait, les sous-sols étaient froids. Le building qui était bondé en journée était maintenant vide. Une jeune femme trônait au milieu de la pièce, l'air épuisé, ses mains étaient liées dans son dos. Sa respiration était lente, son cœur battait faiblement. Elle ne s'était jamais sentie aussi faible. Trop loin de l'Olympe, trop loin des autres dieux, elle perdait peu à peu sa force. Elle perdait sa vie. Elle ne s'était pas nourrie d'Ambroisie ou de Nectar depuis trop longtemps déjà, et peu à peu elle se demandait si les autres Dieux allaient réellement la retrouver. Une porte s'ouvrit dans son dos. Deux personnes approchaient. Hestia relevait la tête, un air fier sur le visage d'ordinaire doux qui paraissait maintenant fermé et dur. « Venu admirer ta proie Hadès ? » l'homme lâchait un petit rire. « Assez, assez Hestia, tu sais que ça n'a rien de personnel... » L'homme s'approchait d'elle, glissant une main sur son visage. « J'ai décidé de continuer l'oeuvre d'Athéna. Elle qui a permis à Prométhée d'instruire les hommes. J'ai tout simplement fais en sorte que cette éducation soit parfaite. » La déesse avait les yeux noirs de colère. Sa voix était cassante. « Tu nous as tous trahis ! » Il allait répliquer quand l'autre personne intervint « Assez...Hadès n'a fait que répondre à quelques questions du gouvernement. Votre espèce et votre engeance sont devenues trop dangereuses aujourd'hui, il fallait que ce temps arrive. » Hestia baissait les yeux. « Vite Zeus...le temps presse... »

Vallée des Héros, Russia Brood, Bungalow Apollon, Journal intime de Andrew Conoghan

«[...] Le voyage a été éprouvant...Nous ne pensions pas que cela arriverait un jour, certes une copie parfaite de la colonie est apparue dans la vallée des demi-dieux. Du Bungalow, je vois l'arche servant de liaison entre les grecs et Romains. La tension est grande, nous ne sommes pas fait pour cohabiter. Mais pourquoi les Dieux en ont-il voulu autrement ? Je n'arrive pas à dormir tant cette question me torture l'esprit. Dionysos avait manqué de tact lors de son apparition. Et puis un bruit court...Hestia a été enlevée. Les Dieux doivent la chercher je pense. Quoi qu'il en soit, nous on reste sur nos gardes...Les temps s'assombrissent. L'oracle a prédit une guerre future. Pire que celles que nous avons gagné ces dernières années...Quoi qu'il en soit, si on doit se méfier de l'extérieur, l'intérieur n'est pas sûr non plus. Ces romains ne nous auront pas s'ils prévoient une mauvaise farce. Parole de Grec... »